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Le journal d'élane
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Le Chien Guide à travers les âges




Les premiers chiens guides:



Dans les ruines de la cité d'Herculanum, détruite par le Vésuve en 79 avant J.-C., on a découvert une fresque représentant un miséreux en haillons appuyé sur une canne et guidé par un chien.


Le musée métropolitain de New-York possède une arabesque chinoise peinte au 13ème siècle, montrant un aveugle guidé par son chien.


Des scènes similaires proviennent du 16ème siècle, à travers des peintures et des gravures sur bois.
Gravure sur bois

En Grande-Bretagne :



Charles Dickens dans «un cantique de Noël» écrit en 1843, fait allusion aux chiens guides.
pour la première fois, en 1878, le chien guide d'aveugle est reconnu en tant que tel, puisque le parlement Britannique reconnaît officiellement les chiens de berger appartenant aux aveugles, comme des guides.


En France :



Un ouvrage publié en 1813 parle de l'intérêt des chiens utilisés depuis 1780 par les aveugles de l'hôpital des Quinze-Vingt (Paris). En fait, l'entraînement devait être déjà utilisé par les patients de l'hôpital 30 ans auparavant puisqu'il figure sur une peinture de Chardin exposée au Louvre en 1752.


A Vienne :



Un journaliste viennois, Josef Riesinger, devenu aveugle à la fin du 18ème siècle, entraîna un spitz à le guider, si bien qu'il fut suspecté de simuler la cécité. Il entraîna ensuite deux autres chiens pour lui, dont l'un était un caniche.

Mr Johann Wilhelm Klein, directeur de l'institut pour aveugles de Vienne (fondé en 1819), pensait que le caniche et le chien de berger faisaient les meilleurs guides. En 1879, il publia la première méthode d'entraînement de chiens. Sa méthode consistait à attacher une canne au collier du chien, que l'on tenait dans la main gauche. "La canne passe au travers des attaches du corps du chien, de sorte qu'un mouvement latéral est ressenti dans la main de la personne". L'entraînement des chiens doit être donné, au début, par des personnes voyantes.

Mr Klein décrivit la méthode d'éducation qui consistait à conditionner le chien en effectuant plusieurs fois le même trajet, puis à le remettre à l'aveugle qui entretiendrait le chien de façon autonome, pour qu'il y ait un réel attachement.


Aux Etats-Unis :




Des méthodes similaires à celle de Mr Klein ont été décrites. Toutes reprennent la méthode de la canne rigide. Les gravures présentant ces utilisations montrent la longueur de la laisse ainsi que celle du bâton rigide qui place l'aveugle un mètre derrière son chien, l'un et l'autre marchant ainsi à la queue leu leu.

Un vétérinaire, auteur d'un livre sur les chiens, dit avoir vu, quand il était enfant, trois aveugles guidés par des fox-terriers Américains, au bout d'une canne dans la campagne. Il dit que "des petits chiens placés devant sont plus efficaces que des gros chiens placés sur le côté, que personne n'a trébuché dans la canne, tout le monde voyait le petit chien blanc".


En Suisse :



Jakob Birrer, aveugle suisse, publia en 1847 des travaux relatant la méthode qu'il utilisa pour éduquer un spitz pour lui-même. Il semble avoir apporté un perfectionnement à la méthode de Klein mais comme celle de Klein elle n'intéressa personne.


En Allemagne, après la première guerre mondiale:




L'idée refait son apparition en 1916 après deux années de guerre qui avaient rendu beaucoup de soldats aveugles. Un docteur viennois a suggéré que les chiens soient entraînés pour les guider. L'idée ne fut pas exploitée en Autriche Hongrie, mais en Allemagne par l'association des chiens sanitaires de la Croix Rouge allemande dirigée par le docteur Gerhard Stalling. Ces chiens sanitaires, des collies, étaient dressés à pister pour trouver des soldats blessés dans les champs de bataille et leur porter secours. En 1918, à la fin de la guerre, de nombreux chiens avaient été dressés, et l'association qui les éduquait bénéficiait d'une grande renommée. Le Dr Stalling commença à rééduquer ces chiens sanitaires en chiens guides, et le premier fut remis en octobre 1916. Un an plus tard, 100 chiens guides étaient en service. En 1919, 539 aveugles de guerre bénéficiaient d'un chien guide. Encouragé par les fonds de l'état, le travail s'est vite développé. L'école de chiens guides passa de 200 à 600 chiens remis par an, élargissant les remises de chiens aux aveugles civils dès 1922. Cependant, la rapidité de cette croissance et une demande de plus en plus importante ont porté préjudice à cette association. Les vétérans ont commencé à se plaindre d'une baisse de qualité de leur chien, qualité affectée par une méthode d'éducation plutôt dure. Les chiens, de plus en plus nerveux, avaient une réticence à travailler, sans parler des difficultés à trouver des chiens adaptés et du personnel qualifié. L'association cessa donc de servir les aveugles de guerre, honorant cependant les demandes civiles pendant quelques années.


Le ministère de l'agriculture chargea le club du Berger Allemand de s'occuper des aveugles de guerre. Ce club ouvrit son école de chiens guides d'aveugles à Potsdam ( près de Berlin) en 1923. Cet établissement avait une grande capacité, le chenil pouvant accueillir 100 chiens, et les méthodes d'éducation ressemblaient déjà aux approches pratiquées dans les écoles actuelles. En 1930, 4000 chiens guides avaient été remis.


Aux Etats-Unis :



En 1925, Mrs Dorothy Harrison Eustis , une Américaine, entraînait des bergers Allemands pour la police Suisse Italienne et disposait de chenils en Suisse. Elle s'est rendue, à la demande de son mari, à l'école de chiens guides de Potsdam pour voir le travail effectué. Elle en revint si impressionnée qu'elle écrivit aussitôt un article dans le "Saturday Evening Post" d'octobre 1927. Cet article suscita un très grand intérêt. Morris Frank, un aveugle Américain, souhaitant poursuivre ce travail aux Etats-Unis, écrivit à Mrs Eustis. Acceptant ce challenge, Mrs Eustis éduqua un berger Allemand dans son chenil pour Morris Frank. Ce dernier fit le voyage en Suisse pour apprendre à se servir de sa chienne Buddy puis retourna aux Etats-Unis comme premier maître de chien guide. Le résultat de cette expérience fut que Mrs Eustis ouvrit en 1928, en Suisse, un centre d'éducation pour chiens guides, où elle forma des éducateurs. Aux Etats-Unis, son combat aux côtés de Morris Frank lui permis d'ouvrir la première école américaine de chiens guides «the seeing eyes» en 1929. Puis elle s'investit pour développer le mouvement du chien guide, voyagea beaucoup et écrivit énormément sur son travail.

Seeing Eye (nouvelle fenêtre)

En Grande-Bretagne :



En 1930, des articles commencèrent à apparaître dans la presse Britannique, deux anglaises Miss Muriel Crooke et Mrs Rosumund Bond furent intéressés et rencontrèrent Miss Eustis à Londres en septembre 1930. Elle leur prêta un éducateur pour mettre en place l'éducation en Angleterre. En 1931, fut créée la GDBA (the Guides Dogs for the Blind Association), et depuis plus de 18000 chiens ont été remis par cette célèbre organisation.

GDBA (nouvelle fenêtre)

En France :



C'est en 1951 que Mr Paul Corteville, dresseur de chiens de police et de pistage, habitant Wasquehal dans le nord de la France, éduqua le premier chien guide Français, un berger allemand, Dicky, qui fut remis à René Blin, aveugle de la guerre 14-18. Mr Corteville qui utilisa une méthode personnelle sans aucune référence ni texte en Français. Le succès du déplacement de Mr Blin avec Dicky a engendré d'autres demandes de chiens guides. Mr Corteville qui faisait partie d'un club de dressage de chiens de police, créa, au sein de ce club, une section de chiens guides. Pendant plusieurs années, il produisit seul une quinzaine de chiens. N'arrivant pas à faire face à la demande, en 1958, avec quelques amis, il fonde le club de chiens guides d'aveugles de Roubaix. Ils éduquèrent, avec Mr de Revière, chaque année, six à sept chiens guides. Ayant chacun leurs occupations professionnelles, ils formaient ces chiens le matin et le soir, les aveugles ne pouvant être suivis que pendant le week-end ce qui était insuffisant. Leur seule ressource financière provenait de la quête nationale des aveugles, c'est-à-dire de cinq à six cent mille anciens francs.

En 1970, pour des raisons financières, de fatigue, et d'attachement aux chiens, il voulut cesser l'éducation de chien guide. Plusieurs possesseurs de chiens guides organisèrent une grande campagne auprès de la presse, la radio et la télévision, ce qui permit de récolter les fonds nécessaires à la construction du premier centre spécialisé à Wasquehal (inauguré en 1972). Actuellement plus de 1000 chiens guides ont été remis.

Association chiens guides d'aveugles - centres Paul Corteville (nouvelle fenêtre)


En 1967, dans les Alpes Maritimes, une autre école fut créée à Sospel sur le modèle anglais. En 1972, les dirigeants de ces deux écoles, Wasquehal et Sospel, se regroupèrent, et la fédération nationale fut créée.


La FNECGA (Fédération Nationale des clubs et Ecoles de Chiens Guides d'Aveugles) devint la FFAC en 2002 (Fédération Française des Associations de Chiens guides d'aveugles).
Elle regroupe actuellement 10 écoles, le CESECAH créé en1996 (Centre d'Etudes, de Sélection et d'Elevage de Chiens guides pour Aveugles et autres Handicapés) et L'ANMCGA créée en 1979 (L'Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides d'Aveugles). 140 chiens sont remis gratuitement chaque année par les écoles affiliées à la FFAC


La FFAC est affiliée à la Fédération internationale des écoles de chiens guides d'aveugles : IGDF (International Guide Dog Federation).

FFAC (nouvelle fenêtre)
ANMCGA (nouvelle fenêtre)
CESECAH (nouvelle fenêtre)
Fédération Internationale (nouvelle fenêtre)


L'école de Paris :




C'est en 1978 que Mr Romero éduque ses premières chiennes, Princesse et Nora, deux bergers allemands. Il dépend alors du club situé près de Louviers, le club de Normandie qui cessera ses activités quelques mois plus tard.

En 1980, il crée l'école de chiens guides d'aveugles de Paris et de la couronne. Mr Pétillon en est le président fondateur, Mr Romero le directeur et Mme Romero la trésorière. Les deux premiers chiens remis seront Riade et Rocade, deux femelles labradors. Mr Romero, formé par Mr Corteville, part enrichir sa formation en Angleterre, à la GDBA.

En 1982, Mr Bertrand, aveugle Parisien ayant un chien guide de l'école de Sospel, devient le président du club. Tous trois, conscients des besoins en région Parisienne commencent d'interminables démarches, accumulant d'interminables heures d'attente avec la foi dans leurs discours, pour obtenir la confiance d'autrui. C'est le docteur Klein, vétérinaire de la chienne de Mr Bertrand qui les écoute le premier, et leur accorde son appui auprès de la mairie de Paris.

Le 11 novembre 1983, le maire de Paris annonce la création de l'école de Paris. Alors que les démarches, les études et les travaux avancent, l'éducation de chiens guides continue dans le pavillon familial. Les Lions Clubs, par l'intermédiaire de l'association nationale «les chiens guides d'aveugles» et de son président Mr Bouniol financent les salaires de deux éducateurs.

Le 11 Mai 1987, l'école de Paris est inaugurée par Jacques Chirac dans les locaux actuels. Extrait de la revue anniversaire (1987)
Située dans le bois de Vincennes, elle occupe d'anciens bâtiments de la Garde Républicaine, appelés "le pavillon des Gardes", qui étaient en ruines. En 1987, l'école pouvait accueillir 20 chiens et recevoir deux aveugles en stage. Deux éducateurs travaillaient à plein temps et Mr Romero, bénévolement, éduquait les chiens le soir et le week-end. Dix chiens ont été remis cette année-là. Face à la demande croissante, l'équipe d'éducateurs s'agrandit et Mr Romero quitte son travail pour se consacrer entièrement à l'école.

Gardant pour objectif d'aider les personnes aveugles, l'équipe se spécialise petit à petit. Dès 1991, un éducateur assure le suivi des équipes formées, une instructrice en locomotion et une psychologue aident à l'étude de la demande, parallèlement l'élevage prend de l'ampleur, la sélection est de plus en plus précise, les familles d'accueil de plus en plus nombreuses, un éducateur assure leur suivi à plein temps.
Chaque chien remis par l'école passe, au préalable, un certificat d'aptitude à guider, comprenant de l'obéissance, des recherches et des évitements d'obstacles.

Les travaux n'ont jamais cessé à l'école. En 1996, l'école de Paris est agrandie, ce qui permet la construction de trois nouveaux boxes, c'est-à-dire l'accueil de 9 chiens supplémentaires.

En 1997, le pavillon attenant à l'école est mis à la disposition de l'association. Il permettra d'accueillir les bureaux de l'équipe de rééducation. En 1998, l'école de Paris a remis 34 chiens, trois éducateurs de chiens guides sont aussi instructeurs en locomotion, trois autres sont aussi assistants vétérinaires, deux sont responsables de l'élevage et des familles d'accueil et un est rééducateur basse-vision. En ce qui concerne l'élevage, les races utilisées sont les Retrievers, les Bergers Suisses et les Hovawarts.


Actuellement l'association s'appelle : Ecole de Chiens Guides pour Aveugles et Malvoyants de Paris et de la Région Parisienne. (ECGAMVP). Elle remet environ 40 chiens guides par an, en a remis plus de 740 depuis sa création , elle assure le suivi d'environ 280 chiens guides en activité et celui des Chiens "à la retraite".


Pour répondre plus rapidement à la demande et au renouvellement, l'objectif est maintenant de créer une seconde école à Paris.



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