![]() |
![]() ![]() ![]() |
||||||||||||
![]()
|
|||||||||||||
![]() |
Un chien guide au travail![]() Lorsque l'on voit un aveugle guidé par son chien, il n'est pas évident de se rendre compte de la complexité du travail effectué par ce dernier ni des longs mois d'éducation qu'il lui a fallu pour aboutir à ce résultat tant le déplacement semble naturel. Il faut savoir que, si des races de chiens sont plus aptes que d'autres à remplir ces fonctions, tous les chiens d'une même portée ne sont pas en mesure de l'accomplir, loin s'en faut. Le chien guide doit présenter des qualités bien précises, et, à l'issue de son apprentissage, il doit pouvoir obtenir le certificat d'aptitude avant d'être proposé à un maître éventuel. Par ailleurs, il n'est pas demandé le même travail au chien guide d'aveugle qu'à celui destiné à une personne malvoyante. Avant toutes choses, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que la qualité du guidage dépend de l'équipe maître/chien, et donc de la confiance mutuelle qui s'instaure entre les deux. Autant dire que les caractères du maître et du chien doivent être compatibles, et que la complicité qui se consolide avec le temps par différents biais (y compris le jeu) augmente d'autant l'aisance, le confort et l'assurance lors des trajets. En toute occasion, l'aveugle doit être maître de son chien, et donc obtenir de lui une bonne obéissance. Cependant, le chien guide doit être capable de prendre des initiatives pour assurer la protection de son maître.
Après avoir utilisé une canne blanche pendant plus de vingt ans, je vais tenter d'expliquer ici ce que m'a apporté le chien guide pour mes déplacements. Avec la canne blanche seul le sol existe, sans l'oreille et le cerveau ce serait le vide. Grâce à l'acoustique (réverbération des sons sur les parois environnantes) je peux me faire une représentation mentale de l'endroit où je me trouve ce qui me permet une orientation dans l'espace. Je peux ainsi suivre ma progression le long d'un mur et détecter les décrochements (entrées d'immeubles, croisements...). On comprendra que, pour que les oreilles puissent percevoir ces détails, il faut que le bruit environnant soit modéré. De ce fait les déplacement à la canne nécessitent une grande concentration. ![]() ![]() La multitude des obstacles risque de me désorienter lorsque ces obstacles se trouvent au milieu d'un espace trop vaste pour offrir des repères me permettant de me situer exactement. Ma trajectoire peut s'en trouver déviée ce qui fait que j'ai du mal ensuite à atteindre mon but. Que de fois me suis-je perdue dans la station Châtelet (vaste station offrant de multiples correspondances entre des lignes de métros et RER), où, après avoir contourné un groupe de voyageurs, je ne me suis pas rendue compte que j'avais dévié de ma trajectoire ! ![]() ![]() Il n'en va pas de même avec la canne blanche. Sans cesse concentré sur son trajet et sur tous les obstacles rencontrés par la canne, on doit chercher soi-même comment les contourner au risque de s'engager du mauvais côté et devoir faire demi tour pour passer de l'autre côté. Le chien a également appris à éviter les obstacles en hauteur, il doit évaluer que, si lui peut passer en dessous, son maître, lui, pourrait être heurté. C'est le cas de certains feux de circulation à hauteur de visage, des chicanes à hauteur du thorax... En revanche, la détection des obstacles à la canne a ses limites. Une perception d'obstacle par l'extrémité qui balaie la surface devant soi donne une bonne distance de freinage. Mais plus haut se situe le contact , plus proche est l'obstacle. A partir de 1 mètre et au dessus, la canne est inefficace et l'obstacle n'est perçu qu'à l'impact du corps où même du visage (panneaux suspendus où fixée par un seul pied central, porte de camion ouverte dépassant sur le trottoir...). Il va sans dire que la concentration exigée par l'utilisation de la canne laisse peu de place à d'autres préoccupations ou rêveries. ![]() Si je veux poster mon courrier, plus besoin de balayer le mur de la main pour chercher la boîte aux lettres, je demande "cherche la lettre", et Patty pose ses pattes sur la boîte. Il en va de même pour les composteurs, les guichets, les distributeurs de billets, et tout autre apprentissage plus spécifique à chacun. Ainsi, je lui ai appris à m'indiquer où se trouvent les digicodes ou sonnettes en lui demandant "cherche le bouton". Pour repérer un siège vacant, plus besoin de demander à une bonne âme, Patty m'y mène et pose sa tête sur l'assise libre. Voici donc quelques exemples de base que chacun peut enrichir selon ses besoins. ![]() ![]() L'accès à l'autonomie Depuis que je me déplace avec Patty je me sens moins seule, plus sûre de moi et ma démarche est plus naturelle. J'ai confiance en elle, je sais qu'elle est capable de me signaler les situations dangereuses pour moi et de me désobéir si cela s'avère nécessaire. Je me déplace sans appréhension dans des lieux inconnus, je peux m'aventurer à modifier ma trajectoire dans le cas où des travaux m'empêchent d'emprunter mon chemin habituel... le nombre de mes trajets s'est considérablement accru, et, ne me sentant plus dépendante de bonnes âmes qui voudraient bien m'aider en cas de difficulté, j'hésite moins à demander des renseignements à mon prochain. Bref, vous aurez compris que mon chien guide m'est devenu précieux et que, désormais, je ne vis plus du tout mes déplacements comme avant ; c'est un autre univers qui s'est ouvert à moi ! Non seulement j'ai le sentiment d'avoir nettement accru mon autonomie, mais encore mon rapport aux autres s'en est trouvé également modifié. Grâce à Patty j'ai une sensation de plus grande liberté ; il m'est poussé des ailes ! OLIVIA et sa chienne Patty
![]() Michel Ferrant vous propose de découvrir sa chienne Iulia
sur le site qu'il lui a consacré.
LIEN vers le site de Iulia (nouvelle fenêtre) ![]() |
||||||||||||
|