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L'éducation du futur Chien Guide![]() ![]() L'éducation dure environ 6 mois. Il y a trois objectifs à atteindre: - l'obéissance - la recherche - et le travail d'obstacle. L'école de chiens guides de Paris a construit sa propre méthode d'éducation basée sur la méthode naturelle. Le but est d'obtenir des chiens techniquement complets et facilement accessibles aux déficients visuels.
Les chiens guides vivent au côté de l'homme et doivent donc être hiérarchisés par rapport à lui. Ils ont successivement plusieurs maîtres, tout d'abord la famille d'accueil, puis l'éducateur et enfin la personne déficiente visuelle. Tous auront toujours la place la plus élevée, à condition que le chien ait la plus haute estime de ses maîtres successifs. C'est par l'éducation que va se structurer psychiquement l'animal et que se fondera l'attachement entre le maître et le chien. C'est au travers de celle-ci que le chien connaîtra sa place dans le groupe. En matière d'éducation, les acquis obtenus par l'apprentissage doivent être régulièrement réactivés, voire réactualisés, afin d'être efficaces. Il est donc nécessaire d'avoir fréquemment des échanges, exercices d'obéissance, jeux, dans le but de rappeler le statut du chien, d'affirmer certaines aptitudes ainsi que satisfaire des besoins vitaux. Les chiens ont des possibilités d'acquisitions différentes; il appartient aux éducateurs de savoir lesquels peuvent progresser le plus vite. C'est sur ces deux bases, l'attachement et la hiérarchisation, que le partenariat se développera. Il ne peut y avoir d'efficacité que si chaque membre du binôme est sûr de lui et fait confiance à l'autre. Durant la jeune enfance du chien guide des exercices simples et valorisants lui ont été déjà proposés afin de mettre en évidence toutes ses aptitudes. Contrairement à d'autres spécialités du chien, certains comportements innés tel que : la défense ne sont pas utilisés et encore moins développés. L'éducation du chien guide s'appuie sur trois notions fondamentales : les prédispositions naturelles, le besoin de contact et les lois de l'apprentissage. Les prédispositions naturelles comprennent
Cette recherche d'équilibre psychologique est essentielle, elle canalise certaines pulsions et renforce les liens affectifs. Les lois de l'apprentissage résultent d'expériences de terrain : citons quelques mots-clés : l'habituation, le conditionnement classique, le conditionnement instrumental, le seuil de stimulation, etc... et surtout beaucoup d'observation, de patience et de progression.
![]() Mais ce sont des apprentissages essentiels pour maîtriser correctement le chien et garantir sa bonne tenue dans les lieux publics. Il est aussi important, pour socialiser ce chiot, que la famille d'accueil l'emmène partout avec elle afin qu'il puisse voir le plus de choses possibles. Cette découverte de l'environnement se fera progressivement afin de ne pas provoquer d'émotions trop importantes qui pourraient être néfastes à son équilibre émotionnel.
La véritable éducation du chien guide commence à un an environ lorsque le chien quitte sa famille d'accueil pour rentrer à l'école. Il est pris en charge par un éducateur et débute doucement ses apprentissages. Il est important d'abord de créer une bonne relation avec le nouveau venu et de faire en sorte qu'il se sente bien dans sa nouvelle demeure. Lorsque l'éducateur va prendre contact pour la première fois avec son nouvel élève, il doit tout d'abord lire la fiche d'évaluation établie par le responsable des familles d'accueil; ensuite vient le moment de la prise de contact. Généralement, c'est par une détente dans le bois que celle-ci s'effectue. Le chien doit immédiatement sentir que son nouveau maître est sûr de lui, qu'il a des attitudes homogènes et claires. La non-ambiguïté, la répétition, la précision des codes émis par l'éducateur définissent la place hiérarchique et structurante que dorénavant le chien occupera, à savoir celle d'un collaborateur soumis mais bien dans sa peau. L'éducateur observateur, attentif, stimulateur, ne quittera pas un seul instant des yeux son nouveau protégé. Sa première interrogation sera la suivante : quel est le degré de coopération naturelle du chien ? Les premières sorties se font généralement en laisse pour observer le chien (équilibre émotionnel, attirances et distractions diverses, qualité de la marche en laisse...). l'apprentissageL'essentiel du travail consiste à faire de multiples séances d'obéissance, entrecoupées de jeux. Ainsi le chien s'amuse, mais apprend aussi qu'il existe une hiérarchie indiscutable avec l'Homme pour chef !Pourquoi de multiples séances d'obéissance? justement pour que la méthode puisse être progressive et bien acceptée du chien L'obéissance comprend:
Lorsque le chien devient autonome sur ces trajets simples, les obstacles sont déposés sur sa route. En commençant par les obstacles au sol, puis des obstacles à mi-hauteur et ensuite en hauteur. Il apprendra alors deux techniques majeures:
L'apprentissage renforcéDès que le chien en a terminé avec cette phase de sensibilisation où l'éducateur lui laisse l'initiative sans trop le contrarier, il enchaîne avec l'apprentissage renforcé. Il s'agit là de commettre volontairement des erreurs pour voir si le chien va les corriger ou s'y opposer. Par exemple, lorsque le chien signale un obstacle en hauteur, l'éducateur fait mine de ne pas l'écouter et de vouloir continuer tout droit. L'animal, alors couché, doit refuser d'avancer. ainsi il démontre la solidité de ses acquis... et reçoit une récompense méritée pour cette difficile opposition au maître !La phase finale,appelée responsabilité, consiste pour l'éducateur à travailler les yeux bandés. Protégé par un collègue, il peut, «en conditions réelles» , analyser les points forts et faibles de son chien, avant de lui faire passer l'étape ultime : le certificat.L'examenLa fin de la formation est sanctionnée par le passage d'un examen et la délivrance d'un diplôme d'aptitude à guider une personne aveugle ou mal voyante. Le chien doit effectuer un parcours inconnu avec son éducateur qui porte un bandeau. Le trajet regroupe toutes les difficultés apprises durant l'éducation. Il est obligatoire pour tous les chiens de l'école de Paris avant de pouvoir les proposer à des déficients visuels.Extrait de la revue anniversaire - année 1991 Quelques exercices :
Les limites du chien guide :« Le chien ne sait pas tout faire ou plutôt nous n'avons pas réussi à tout lui faire comprendre. Comme nous il est faillible mais de sa part les erreurs ne sont jamais volontaires.»J. Romero Une des grosses difficultés concerne certains obstacles comme la détection et la signalisation des obstacles en hauteur. L'autre concerne la vigilance du chien lors d'une traversée.La traversée ne peut pas se faire en se fiant uniquement au chien. C'est là qu'intervient tout le travail préparatoire qui est fait auprès de la personne déficiente visuelle avec un instructeur en locomotion avant de lui remettre ce chien. Elle pourra ainsi donner un ordre à son chien et ce n'est qu'à la suite de cet ordre que le chien prendra une décision.
PAROLES DE FUTUR CHIEN GUIDE EN EDUCATION
Par J. Romero Les éducateurs de l'école de Paris pensent que pour que je sois en forme pour apprendre, je dois bien me sentir à chaque moment de la journée. Aussi, je vais vous décrire comment se découpent une journée, une semaine et plus généralement mes six mois de présence à l'école. Chaque éducateur a trois chiens à éduquer. Ils disent qu'ils attachent de l'importance à nous choisir. Ils ont raison car un bon feeling au départ peut faciliter l'établissement d'une bonne relation. Moi ce que je veux c'est manger, boire, jouer, être caressé et coopérer, "travailler pour les hommes" si on est gentil et pédagogue avec moi. La vie à l'école est très différente de celle que j'avais en famille d'accueil mais elle n'en est pas moins agréable. Notre lieu d'habitation se divise en trois parties : le box, la courette et l'enclos qui est un espace de semi-détente. Le box est une partie fermée pour la nuit, assez spacieux, carrelé au mur avec une résine au sol et un chauffage par le sol, pour l'hiver. Il y a des caillebotis à différentes hauteurs pour ainsi respecter la hiérarchie et de l'eau toujours fraîche. ![]() L'enclos est un lieu que je partage avec les autres chiens du chenil. Nous y sommes douze au maximum. C'est là que vers vingt et une heures nous faisons notre dernière sortie du soir. Ces trois espaces font l'objet d'une hygiène particulièrement rigoureuse. Une fois par semaine on passe même l'aspirateur dans le box et la courette. Les véhicules de transport et les allées régulièrement empruntés, sont désinfectés avec beaucoup de soin et d'attention. ![]() Le lundi matin la première chose que font les éducateurs c'est de lire le cahier du week-end. Ils ont besoin de savoir si tout s'est bien passé. Jusqu'à dix heures ce sont des moments particuliers qu'ils appellent exercices collectifs de rappel, de rapport,... Au départ, on se défoule et après on est très sérieux. De retour à l'école on boit, on mange, on nous brosse, on nous palpe de partout. Les yeux et les oreilles sont systématiquement vérifiés, parfois on nous pèse. Nous sommes déparasités et vermifugés tous les deux mois. Pour nous, un des éléments auquel nous sommes très sensibles, c'est la cohérence et malgré tous leurs efforts, on observe parfois quelques imperfections. C'est très difficile d'être un "homme chien". Le lundi matin à partir de 10h00 c'est cool, les éducateurs sont en réunion. Après le déjeûner, ils reviennent nous voir. Ils ont des feuilles qu'ils appellent «progressions et objectifs à atteindre» . Bien entendu pour nous, cela ne veut pas dire grand-chose. Nos éducateurs ont sélectionné une trentaine de lieux (marché, métro...) où nous effectuons les exercices. En fonction de nos niveaux, les éducateurs adaptent leurs exigences. Très souvent nous partons en ville, en voiture. Nous sommes toujours tous les trois ensemble. Mon maître dit que je suis le plus soumis des trois et c'est pour cela qu'il me prend toujours en dernier. Lorsque nous sommes tous les quatre, il caresse toujours le plus fort de nous mais lorsque nous sommes tous les deux, loin du regard de mes deux compagnons, il est très attentionné avec moi. Le temps passe très vite, il est déjà seize heures trente, nous devons rentrer à l'école. A peine arrivé, notre éducateur va vers la cuisine, prépare nos gamelles, nous les apporte et, suivant toujours le même rituel, nous fait manger. Il nous emmène ensuite vers les enclos de détente où nous passons un petit quart d'heure ensemble. Nous avons droit aux dernières papouilles de la journée. Tiens voilà COLIN ! C'est la personne qui est chargée du chenil jusqu'à vingt et une heures. Il converse toujours un peu avec tous les éducateurs et éducatrices. Ils disent qu'ils se transmettent des informations. Avant de nous quitter jusqu'au lendemain, une dernière vérification, un dernier petit coup de raclette, un dernier regard. Certains soirs, les éducateurs nous emmènent avec eux. Ils disent qu'ils veulent mieux nous connaître. Parfois c'est parce que nous ne sommes pas en forme. Nous ce que l'on préfère c'est partir pour le week-end ; deux jours complets en tête-à-tête. Lorsque nous restons le week-end à l'école, les matins nous allons dans le bois pour de longues promenades. Le dimanche, on nous donne un gros os à moelle, c'est un vrai festin. Tous les jours se ressemblent un peu. Nous les chiens nous avons besoin de routine. Ce sont nos maîtres qui sont parfois un peu différents, on peut même dire qu'ils sont tendus, c'est comme ces jours où ils doivent mettre un bandeau sur les yeux, ils simulent l'aveugle. Ce sont les jours des évaluations. ![]() |
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