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Le journal d'élane
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La remise et le suivi du Chien Guide



Pimkie et sa maîtresse
Le rôle de l'équipe pluridisciplinaire dans la demande de chien guide:
Extrait de le revue anniversaire -année 1991
Extrait de le revue anniversaire -année 1990




Quel chien pour quel maître ?



L'étude des demandes de chiens guides va permettre aux éducateurs de définir les besoins du futur maître aveugle ou malvoyant. Trois types de critères permettent de rechercher quel est le type de chien correspondant le mieux aux besoins de chacun: les critères physiques, les critères de caractères et le critère d'environnement.

1) Les critères physiques ou la recherche de l'harmonie
La morphologie du chien doit être en adéquation avec celle du maître. Leur hauteur, leur corpulence, leur puissance physique et la longueur de leurs enjambées seront en harmonie pour le confort et la sécurité de chacun. Chaque individu a une vitesse de déplacement qui lui est propre et qu'il est important de respecter. Parallèlement certains chiens sont lents et d'autres rapides.

2) Les critères de caractère, la base d'une bonne relation.
Chaque personne a une relation avec le chien qui lui est propre et exclusive. Les essais de chiens doivent mettre en évidence l'impact naturel que la personne aveugle ou malvoyante a sur les chiens. Elle prend en compte le tempérament, son assurance et son seuil de tolérance. Est-elle exigeante ou laxiste avec son chien ? A partir de cette évaluation il est possible de lui présenter des chiens souples, soumis, ou sûrs d'eux, voire plus difficiles.
Un chien timide et soumis peut facilement être inhibé par un maître trop imposant pour lui et sera alors incapable de la moindre initiative. Dans le cas inverse un chien dominant sûr de lui profitera du manque d'autorité du maître. Par exemple que se passera-t-il quand le maître voudra aller à la banque alors que le chien préférera aller à la boucherie ?
Il faut donc rechercher la plus belle adéquation et la relation la plus naturelle.

3) Les critères d'environnement
Certains chiens ont besoin d'horaires et de trajets très routiniers, alors que d'autres seront demandeurs de nouveautés et de difficultés. Parallèlement les personnes aveugles ou malvoyantes ont chacune leur style et rythme de vie. Une personne fatigable qui effectue une petite sortie le matin et une balade au parc les après-midis n'aura évidemment pas le même chien qu'un jeune dynamique courant dans tout Paris et n'oubliant pas son jogging du dimanche.
Il y a certains lieux que les chiens aiment plus que d'autres. Certains adoreront rechercher et monter dans le bus alors que d'autres ne le feront que parce qu'ils l'ont appris et que «vraiment il faut le faire» . Il faut donc en tenir compte dans le choix du chien.
Peut-on comparer la vie en pleine campagne et la vie au centre de Paris ?
Certains chiens ne pourront pas faire abstraction des oiseaux, des animaux et des espaces verts, et se concentrer sur leur travail leur demandera un effort proche de la frustration. D'autres au contraire, très à l'aise à la campagne seront rapidement saturés par la vie et le stress parisien.

Il faut aussi prendre en compte l'environnement familial. La personne aveugle ou malvoyante vivra-t-elle seule 24 heures sur 24 avec et pour son chien ou ses intérêts seront-ils partagés avec les enfants, un conjoint ou d'autres animaux, etc.?
Ces données sont l'aboutissement du bien-être de chaque chien et de chaque maître.

Tous ces critères ne sont que des bases, des données fixées à un moment précis de la vie du maître. Quels changements l'arrivée du chien guide induira-t-elle ? et dans trois ans, dans cinq ans, qu'est-ce qui aura changé ?
Le choix d'un chien plutôt qu'un autre est un pari sur l'avenir, un pari sur dix ans de vie commune.


Le choix du chien



Après avoir effectué les essais de chiens, arrive le moment tant attendu du choix du chien.
Choisir le chien, c'est définir celui qui sera au côté de la personne à tous les instants de sa vie.

Un choix parfois difficile

Lors du choix définitif, plusieurs chiens sont présentés ; pouvoir choisir entre plusieurs chiens est à la fois un atout et une difficulté. Parfois se produit un grand et beau coup de foudre «réciproque» . Une sensationnelle communion s'établit et le choix se transforme alors en évidence. Mais la situation n'est pas toujours aussi évidente. Il y a des critères plus concrets ; par exemple, le ressenti de la personne concernant la qualité du poil : long, lisse, soyeux, sombre... ou le côté joueur, tranquille, marrant ou sérieux de chacun... Souvent le futur maître parle d'un trait de caractère du chien en concluant : «moi aussi, en fait, je suis un peu comme cela !!!».
Les ressentis et les exercices pratiques vont faire l'objet d'une réflexion entre le futur maître, le directeur et les éducateurs. Le meilleur des chiens pour le meilleur des maîtres sera retenu !

Le pré-stage ou la découverte maîtrisée

Le pré-stage est une préparation au stage de remise. En quatre demi-journées, il apportera les connaissances de base et permettra à la personne aveugle ou malvoyante d'acquérir de la pratique avec son chien en tant que chien uniquement. Il n'y a pas de travail au harnais et seuls les besoins vitaux et affectifs sont abordés:

  • Le nourrir et respecter ses habitudes.
  • Marcher en laisse au pied sans qu'il tire.
  • Entretenir son pelage, jouer et savoir lui faire plaisir.
  • L'emmener faire ses besoins au caniveau en laisse.

Le futur maître démystifiera l'idée magique qu'il s'est faite du chien guide et découvrira qu'il doit lui aussi être un des acteurs principaux. La pratique répétée et l'encouragement des éducateurs ajoutés à l'envie de s'investir affectivement va permettre à la personne aveugle ou malvoyante d'emmener son chien en week-end chez elle.

Premier week-end en tête à tête : enfin seul!

Accompagné du chien, l'éducateur et le futur maître se rendent au domicile de ce dernier pour trouver ensemble le meilleur tapis pour le chien, la meilleure place pour mettre le tapis, la gamelle, les jouets,... Ils définiront le meilleur trajet pour emmener le chien au caniveau, ce qu'il est préférable d'éviter et ce qui est conseillé. Puis l'éducateur s'en ira...

Ces premiers instants sont autant magiques que terrifiants. Le chien tant attendu connaît à peine son maître, qui n'est d'ailleurs pas très assuré dans ses faits et gestes. Et c'est là que son chien ne vient même pas chercher une caresse, qu'il ne veut pas faire ses besoins dans le caniveau, qu'il ne reste pas sur le joli tapis tout neuf. Mais dès le lendemain matin, le chien est là à faire la fête et à ne plus quitter son nouveau maître. Puis, heure par heure, la connaissance réciproque construira l'attachement. L'attachement est le fondement de tout le travail qui débutera lors du stage de remise. Il sera le moteur et le dénominateur commun à tous les stagiaires, tous les chiens et toutes les pédagogies.


Le stage de remise



Le stage de remise est un moment crucial pour bien entamer l'histoire du déficient visuel avec son chien. Il faut l'individualiser au mieux, afin que chaque personne se sente écoutée. Au départ, la nécessité de conseiller les personnes est permanente, pour rectifier la position du corps, du bras, la synchronisation avec le chien, l'utilisation de la laisse, du harnais... Une multitude de choses qui ne semblent que des détails et qui vont pourtant permettre à chaque personne d'apprendre les bons gestes.
Le programme, établi sur trois semaines, se veut complet et progressif. Beaucoup de déficients visuels découvrent encore le chien guide et malgré la motivation, c'est un nouveau mode de déplacement qu'ils appréhendent. Certains d'entre eux ont du mal à trouver de nouveau repères, davantage sensoriels que physiques (trottoirs, murs, obstacles). La confiance n'est pas encore là et cela se comprend. Le chien n'a pas non plus fait le transfert de son travail avec le déficient visuel.

Deux semaines au centre, durant lesquelles seront fixées les bases d'une relation affective et technique.

Affective dans le sens où la personne déficiente visuelle gère maintenant complètement son chien en parfaite autonomie grâce au pré-stage. Elle peut ainsi seule emmener son chien aux besoins, le nourrir, le brosser ou le détendre en pleine nature. Des maquettes sont à sa disposition pour l'y aider .

Un travail technique quotidien permet également à la personne de prendre des nouveaux repères pour son déplacement. Il faut faire en sorte que le déficient visuel connaisse bien son chien: parler de psychologie canine, décrire ses émotions, ses réactions. Ces connaissances lui sont indispensables pour gérer progressivement les obstacles qui seront mis sur sa route. Durant le stage, le programme se déroulera dans les rues, les transports, les boutiques pour avoir un champ de déplacement le plus large possible.

Le travail de nuit: Extrait de la revue anniversaire - année 199

Chaque personne passera des tests individuels théorique et pratiques.
  • La théorie concerne la technique de déplacement avec un chien guide, les bases vétérinaires et l'origine de la race de leur chien.
  • En pratique il s'agit d'exercices d'obéissance et d'un parcours au harnais qui réunira toutes les difficultés appréhendées durant le stage. De plus il est important que le déficient visuel connaisse les clés de l'apprentissage afin qu'il puisse gérer l'imprévu ou même apprendre du nouveau à son chien.
La troisième semaine de stage, se déroule au domicile du déficient visuel pour mettre en application les bases du déplacement avec un chien guide sur ses trajets connus. Beaucoup de personnes attendent ce moment du retour chez soi comme une libération, en se disant que les choses seront plus faciles. Mais le chien lui, à son tour, navigue dans l'inconnu. Le déficient visuel doit rester vigilant et accepter d'être patient avant que son chien n'ait entièrement pris ses repères. Ce dernier renifle généralement davantage pour faire la découverte des lieux et notamment de ses autres congénères qui y habitent . Une partie du stage à domicile se déroule avec la famille, le conjoint, les enfants... Il faut expliquer les rôles et responsabilités de chacun pour que le chien s'intègre idéalement.
Le maître devra instaurer et faire respecter les codes visant son chien (les besoins, la nourriture, la place du tapis dans la maison...). Il faut aussi réaliser cette mise en place sur le lieu de travail, pour les mêmes raisons de bonne intégration. Le chien guide ne doit pas être subi ! Cette présentation est faite, le plus souvent possible avec l'éducateur, dans des lieux très divers (église, piscine, gymnase, stade.. .). Chaque parcours est fait et refait jusqu'à la perfection par ordre d'importance. A ceux-ci s'y rajoutent ceux du vétérinaire et de la détente. Le stage de remise se termine encore par une évaluation théorique. L'équipe est alors prête pour voler de ses propres ailes dès cet instant.

L'éducateur reviendra 6 semaines plus tard pour un dernier contrôle, avant la signature du contrat qui lie l'école à ses utilisateurs.


Après la remise, le suivi



Le suivi permanent, mis en place par la suite, entretient les liens tissés entre l'école et le nouveau maître. La remise n'est jamais finie, l'école accompagne le couple jusqu'à la fin de la vie du chien et peut ainsi répondre à des demandes particulière. Des journées de perfectionnement sont prévues.

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